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Château du Mas de Montet


Histoire

De style Renaissance, l’origine de la dénomination « Mas de Montet » semble remonter à l'époque gallo-romaine et viendrait du mot « mansion » qui désignait les relais ou stations au bord des routes. Les témoins importants qui restent aujourd’hui sont des vestiges des XVe et XVIe siècles et une restauration importante a été entreprise pour les conserver. Sur la carte de Cassini achevée en 1789 on lit « Mas de Montet ». Si le château, ainsi que le moulin à eau et le fossé alors existants, sont clairement montrés sur les relevés de terre de Napoléon, les bâtiments courants ont été clairement ouvrés sur des structures existantes, expliquant certains des compromis architecturaux intéressants faits pour adapter au style Renaissance relativement formel du château d'aujourd’hui.

On ne sait que peu de chose sur les différentes familles qui ont possédé le domaine et sur des événements qui s’y sont déroulés. Les archives du marquis de Cumond permettent seulement de remonter en 1509, date à laquelle un membre de la famille de Malleret, Pierre de Malleret, épousa Jacquette, fille de Jean de Signac, demeurant à la maison du prieur, commune de Saint-Privat, qu’ils avaient dénommée le Mas de Montet, en souvenir du Mas de Montet de Petit-Bersac, berceau de leur vieille maison. On apprend aussi qu’en 1765 un aïeul du marquis de Cumond épousa Marie Jacqueline Augustine de la Cropte de Chantérac, fille de François David de la Cropte de Chantérac, descendant du maréchal d’Aubeterre.

Les de la Cropte, dont la généalogie a pu être établie jusqu’en 1271, avaient entre les autres seigneuries celle du Mas de Montet de Petit-Bersac.

Tradition orale

Ce n’est qu’à partir de 1861 que des renseignements se font plus précis et plus nombreux grâce aux archives communales et aux actes notariés détenus par les acquéreurs des anciennes métairies du domaine et grâce à la tradition orale.

C’est ainsi que l’on sait que les immeubles, trois constructions diverses, manquant d’unité mais donnant l’impression de richesse du Mas de Montet furent attribués par son père à Louisa Mathilde Marie du Lau d’Allemans, par acte reçu par Me Desmont, notaire à Paris, les 21 et 22 novembre 1861. Celle-ci, née en 1840, très jeune orpheline, épousa à Paris  Pierre Marie Béranger, marquis de Nattes, né le 25 mai 1829 à Montpellier (Hérault), fils de Victor Ferdinand Comte de Nattes et de Marie Françoise Lavit.

Cette famille a laissé un souvenir très vif dans la commune et, quelques « anciens » parlent encore, disant que l’on a beaucoup épilogué sur le caractère et le comportement de la marquise.

La Marquise

Elle vivait au milieu de ses chiens et de ses singes dont le nom est parvenu jusqu’à nous. Il y avait l’insupportable Sarah et aussi Roméo et Juliette qui vagabondaient dans la campagne au grand dam des paysans. La marquise montait à cheval, chassait (elle avait gardé ce goût de la chasse ou elle excellait de son oncle le duc de Lorges) et pêchait en barque avec son fidèle majordome Jean Virecoulon.

Ces distractions ne l’empêchaient pas de s’intéresser à toutes les questions de littérature et d’histoire. Elle avait aussi la passion des fleurs et des orchidées, qu’elle cultivait dans de véritables laboratoires. Sa serre renfermait des merveilles, dont les espèces les plus rares du Mexique, de Colombie, du Guatemala et le singulier Bolbophyllim odoratum apporté de Indes par son fils.

Une photographie la représente en amazone à côté de son fils en tenue de dragon, avec son casque à crinière et son sabre. À cette époque, elle était d’une forte corpulence. Elle a éduqué très durement son fils en lui faisant subir souvent les privations les plus cruelles. De visage, la ressemblance entre la mère et le fils est frappante, même coupe, même yeux en amande.

Par contre, la marquise a laissé le souvenir d’une femme intrépide certes, mais autoritaire et dure avec ses domestiques, sauf envers son majordome, Jean Virecoulon à qui elle accorde bienveillance certaine.

Jean Virecoulon semble avoir joué un rôle important dans sa vie puisqu’elle le coucha sur son testament olographe fait le 25 mars 1909 et par lequel elle lui léguait l’usufruit des immeubles lui appartenant à La Vergne. Né le 3 juin 1854 à Celles, il s’était retiré au château de La Vergne après le décès de la marquise avec les chiens et les singes qu’elle avait confiés à sa garde. Il y est mort le 27 mars 1916.

Le 28 juillet 1912 revenant de Paris en Périgord, la marquise fut victime d’un accident de voiture, elle trouva la mort à l’hospice de Vendôme. La tombe de la marquise est à côté de celle de son époux, dans un angle du cimetière de Petit-Bersac.

Elle laissait pour seul héritier son fils Pierre Paul Armand Berenger, marquis de Nattes, qui s’était marié à Paris le 8 juillet 1905 avec Anne-Marie Berthe Aymardine de Draubrèze. Le domaine d’une étendue de cent soixante dix hectares consistait en deux châteaux, l’un à Montet, l’autre à La Vergne, en maisons de colons situées dans les différentes métairies de Montet, de La Vergne, du Camp et de Richard, en terre à grains, prés, vignes, friches et bois.

Demeurant à Paris, Pierre de Nattes confia la gestion de son patrimoine à un régisseur nommé Phénix (dit Viviot) de 1912 à 1918 ; c’est à ce moment-là qu’il fit, probablement par ressentiment, brûler près de la garenne les objets ayant appartenu à sa mère (calèches, harnais, couvertures) et fit jeter dans la rivière ses armes d’une grande valeur. Cette affaire fit beaucoup de bruit dans le pays. Puis il vendit l’ensemble du domaine à Léon Vitrac, banquier et courtier en immeubles à Sarlat le 17 février 1918.

Après 1918

Devenu propriétaire du domaine, M. Vitrac fit abattre, en 1918, tous les bois par des ouvriers espagnols puis revendit séparément les métairies de Richard, du Camp et de La Vergne en juin et juillet 1919. Quant au château du Mas de Montet, il fut revendu le 8 juillet 1920 à M. Descubes, médecin major de première classe dont la fille était l’épouse de M. Thonnard du Temple qui s’y ruina. La propriété fut remise en vente en 1927.

De nombreux propriétaires se sont succédé au Mas de Montet. L’une d’entre eux, Mme Rolland, qui cultive le domaine, eut l’idée de transformer le château en hôtel luxueux.

Le président François Mitterrand, un de ses clients, visitant « tout vent » sa maison familiale à deux pas du château, a adoré cette région et l’a beaucoup fréquentée, demeurant au « Mas de Montet » pour retrouver un sentiment de paix et de tranquillité. Il y organisa des réunions privées avec ses ministres, conduisit des affaires d’État ou simplement apprécia son calme en se promenant avec ses labradors dans la grande allée.

Fermé en 1997 pour travaux, le château a été complètement rénové avant sa réouverture en 2005. Une nouvelle mise aux normes fut effectuée par les nouveaux propriétaires en 2010.

wikipedia

 

Château élevé au XVIIIe siècle par la famille de Malleret, certainement à l'emplacement d'un édifice plus ancien puisque un Pierre de Malleret, seigneur du Mas de Montet existait au début du XVIe siècle. Le château passe aux la Cropte de Chantérac puis aux du Lau d'Allemans. L'édifice est agrandi au XIXe siècle par le Marquis de Nattes. Il a fait planté dans le parc des arbres peu communs et exotiques. Son épouse, la Marquise de Nattes, a gagné une réputation plus douteuse, à cause de son traitement brutal de son personnel et de son fils. Au début des années 1960, la propriété a été achetée par la famille de Duvert Rolland, qui a cultivé le domaine et a plus tard établi un hôtel-restaurant. Le logis initial de plan rectangulaire a été complété ensuite par l'ajout de tours carrées et cylindriques, pavillon latéral, terrasse surélevée en façade. A l'ouest du logis, une ferme s'organise autour d'une cour fermée. Au nord se dressent une serre et une orangerie de petite dimension ainsi que d'autres bâtiments à usage agricole.

Chateaux de france

 



UN PETIT BOUT D’HISTOIRE

En 1861 meurt le comte du Lau d’Allemans, propriétaire du château. Celui-ci revient à sa fille Louise Mathilde Marie (1840 – 1912), laquelle épousa le commandant de Nattes. Le commandant de Nattes s’illustre le 9 novembre 1870 lors de la bataille de la Dordogne de Coulmiers, l’une des rares victoires françaises de la guerre de 1870. On le retrouve au 6e régiment de cuirassés de Versailles, puis à la tête du 5e escadron du 1e régiment de chasseurs d’Afrique. Puis il fut nommé chef de bataillon dans la garde mobile. Il devient lieutenant-colonel de Nattes. Licencié en 1872 à 43 ans, il s’occupa (entre autre) de ses terres, 170 hectares bien groupés, dans les métairies du Montet, de la Vergne, du Camp et de Richard, composées de terre à grains, prés, vignes, friches et bois.

Il fut conseiller municipal à Petit Bersac à partir de fin 1874, il fut élu maire à la mort de Léonce de Vétat en 1879. Il le restera jusqu’en 1898, il restera ensuite simple conseiller jusqu'à sa mort au Mas de Montet le 23 septembre 1905 à l’âge de 76 ans. Il est enterré au cimetière de Petit Bersac avec son épouse.

Extrait de l'Echo du Ribéracois du 22 janv. 2016

LE MAS DE MONTET et FRANCOIS MITTERAND

En 1992, François MITTERAND, séjourna pour la première fois au château du MAS DE MONTET avec Michel CHARASSE. En août 1995. Il y restera 4 jours, avec 3 gardes du corps et une infirmière. La propriétaire de l’époque madame Emilienne ROLAND (qui n’était pas socialiste !) raconte : « au départ j’ai éprouvé un complexe de recevoir, comme ça, un président. Mais rapidement j’ai découvert en lui un grand monsieur, très simple. »

Elle raconte : « vous savez, la première fois il a mangé dans le salon. Mais ensuite ce fut dans la salle à manger, les autres clients le saluant très naturellement. Pour son premier repas, je me suis inspirée des gouts d’Henri  IV : je lui ai fait une poule au pot »

Il est souvent venu au château, et même en hélicoptère. 

Pourquoi Petit-Bersac : son grand père maternel, monsieur Lorrain, y possédait une grande propriété à « touvent », à cheval sur Dordogne et Charente, comprenant coté périgourdin entre autre,  le moulin de Vigéraud où le jeune François passait ses vacances.

Sur le livre d’or du château, à côté de la signature présidentielle, on trouvait les signatures de : Linda de Souza, Villamor, José Van Dam, Pierre Desproges, Yves Guéna, Carlos, Sophie Darel, Guy Bedos, Karen Chéryl et Herbert Léonard…. 

Extrait de l'article de Sud Ouest du 27 sept. 1995